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La reconstruction mammaire par Prothèse
Définition de la reconstruction mammaire par Prothèse :
Dans les cas où la qualité de la peau et du muscle pectoral sous-jacent l’autorise, la technique de reconstruction mammaire la plus aisément réalisable demeure la reconstruction mammaire par prothèse.
Dans cette pratique, l’intervention chirurgicale vise la reconstitution du volume initial du sein par la mise en place d’une prothèse interne en dessous du muscle pectoral.
A Noter : Cette reconstruction justifie une prise en charge par l’Assurance-Maladie. La plupart du temps un supplément d’honoraire est demandé par le chirurgien.
La reconstruction mammaire par prothèse en pratique :
L’intervention consiste à mettre en place, une prothèse interne en arrière du muscle pectoral.
La prothèse mammaire peut être mise en place immédiatement à l’issue de la mastectomie, il s’agit alors d’une « reconstruction immédiate ». La reconstruction « immédiate » du sein, présente pour la patiente la possibilité de se passer de la prothèse externe.
Si la mise en place de la prothèse est effectuée de manière différée par rapport à l’ablation du sein et aux traitements qui l’accompagnent, on évoque une « reconstruction secondaire ». Cette reconstruction « secondaire », permet, elle, à la patiente d’apprendre à accepter plus facilement la mutilation.
Enfin, suivant les cas, il peut arriver que le chirurgien décide de mettre en place une prothèse provisoire appelée « expander », et dont le but est d’obtenir une distension progressive de la peau par des gonflages itératifs de la prothèse. Ces gonflages se font avec du sérum physiologique que l’on introduit par une valve incorporée à la prothèse que l’on ponctionne après repérage.
Cette technique constitue une véritable préparation à la reconstruction définitive par prothèse qui intervient alors 6 mois après la pose de cet « expander » lorsque la peau est jugée assez distendue pour accueillir la prothèse elle-même.
Dernière phase accompagnant la mise en place de la prothèse, la plaque aréolaire-mamelonnaire (aréole et mamelon), sera reconstruite le plus souvent ultérieurement, lorsque le volume du sein sera stabilisé et que la symétrie entre les 2 seins sera acquise.
Remarque : Dans le même temps, ou secondairement, il est possible de remodeler le sein opposé si cela est nécessaire et suivant le souhait de la patiente
Les différents types d’implants :
Aujourd’hui, il existe dans le monde plusieurs spécialistes de la fabrication des implants mammaires. Recherches, évolution des technologies et des matériaux leur permettent de proposer plusieurs types de prothèses. Caractéristique commune toutefois, toutes sont constituées d’une enveloppe en élastomère de silicone qui peut être lisse ou rugueuse. Le volume peut être constitué de sérum physiologique (eau salée) ou plus souvent de gel de silicone qui a une consistance proche de la glande mammaire. Enfin, comme il n’existe pas de poitrine « standard », les prothèse sont déclinées en plusieurs formes : ronde plus ou moins projetée, ou anatomique, un peu en forme de goutte d’eau.
A Noter : Dans le cadre d’une reconstruction mammaire par prothèse, Une hospitalisation de trois à six jours est habituellement nécessaire. L’intervention s’effectue sous anesthésie générale et peut durer de 1 à 2 heures, elle est précédée d’examens préopératoires (bilan, consultation d’anesthésie, mammographie, bilan carcinologique). A l’issue de la reconstruction mammaire, le praticien pose un pansement modelant, avec des bandes élastiques en forme de soutien-gorge. La fin de l’hospitalisation est conditionnée par l’ablation du drainage aspiratif (Redon)
Après l’opération de reconstruction mammaire par prothèse :
Les suites opératoires, dans le cas d’une pose d’implant mammaire sont en général douloureuses pendant 2 à 3 jours, pour soulager efficacement la patiente, un traitement à base d’antalgiques puissants est alors impératif. Ces antalgiques seront ensuite relayés par des antalgiques simples, à la demande, pendant environ quinze jours.
Le premier pansement est généralement réalisé lors de l’ablation des Redons. Au premier pansement, le sein reconstruit aura un aspect figé, la peau qui le recouvre sera insensible, le sillon sous mammaire marqué de fossettes : cet aspect va évoluer dans les semaines suivantes. Un gonflement (œdème et des ecchymoses (bleus) du sein reconstruit sont possibles. La patiente eut parfois ressentir une gêne à l’élévation du bras, gêne qui peut nécessiter quelques séances de rééducation. Le port du soutien-gorge (nuit et jour) est nécessaire pendant un mois. Les fils de suture seront retirés au 21e jour.
Il convient d’envisager une convalescence de 2 à 3 semaines, et, selon les patientes, d’attendre un à deux mois pour reprendre une activité sportive.
Le résultat :
En reconstruction mammaire, le résultat physique final n’est jamais acquis à l’issue même de l’intervention.
Il en est de même du point de vue psychique : la patiente doit effectuer un profond travail de réflexion sur l’acceptation de son nouvel état et considérer la prothèse comme un sein naturel. Suivant les cas, cette étape délicate peut être plus ou moins bien vécue par les patientes. Généralement, l’intervention de reconstruction de l’aréole, phase finale de la reconstruction du sein, permet à la patiente de ce sentir de nouveau « femme ».
Immédiatement après l’opération, la prothèse peut être vécue comme un volume un peu gênant, un peu trop figé, insensible, avec parfois quelques crampes du muscle pectoral. Il faut attendre un minimum de trois mois pour apprécier la tolérance de l’implant, la symétrie. C’est à ce moment qu’il est possible de prévoir une retouche éventuelle sous anesthésie générale, le plus souvent simplement la reconstruction de l’aréole sous anesthésie locale.
A Noter : Si un expander a été mis en place, le volume définitif du sein n’est obtenu qu’à la suite des séances de gonflage (entre 2 et 6). Ces séances se pratiquent une fois par semaine dans le cadre d’une consultation en cabinet.
Les imperfections de résultat :
- Dans la reconstruction mammaire par prothèse, les imperfections de résultats peuvent tenir à des problèmes de cicatrisation ou de symétrie.
- Les cicatrices doivent faire l’objet d’une surveillance attentive : il est fréquent qu’elles prennent un aspect rosé et gonflé au cours des 2e et 3e mois postopératoires. A l’issue de cette période, elles s’estompent pour devenir, de moins en moins visibles. Elles peuvent toutefois demeurer élargies, blanches ou au contraire brunes.
Remarque : En règle générale, si les cicatrices s’estompent bien avec le temps, elles ne sauraient disparaître complètement. A cet égard, il ne faut pas oublier que si c’est le chirurgien qui réalise les sutures, la cicatrice, elle, est le fait de la patiente.
En ce qui concerne les imperfections de symétrie, toute patiente doit retenir qu’il est malheureusement impossible de reconstituer par pose de prothèse un sein parfaitement symétrique à l’autre. Il persistera toujours un certain degré d’asymétrie entre les deux seins. Il peut s’agir du volume, de la forme, de la hauteur ou de la symétrie des aréoles.
Risques et complications suite à une reconstruction mammaire par prothèse :
Risques anesthésiques :
Comme dans toute anesthésie générale, celle qui précède l’opération de traitement d’une reconstruction mammaire par prothèse, comporte un certain nombre de risques qui font l’objet d’une information et d’une prise en compte au moment de la consultation préopératoire avec l’anesthésiste.
Risques immédiats liés à l’intervention :
En choisissant un chirurgien plasticien compétent et qualifié, formé à ce type d’intervention, la patiente limite au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement. Malgré leur faible fréquence, vous devez quand même connaître les complications possibles :
- Une infection : elle nécessite un traitement antibiotique, parfois un drainage chirurgical et alors le plus souvent le retrait de l’implant.
- Un hématome : peut nécessiter un geste d’évacuation du sang à l’origine de celui-ci.
- Une nécrose de la peau : Celle-ci peut survenir particulièrement après une radiothérapie et surtout chez les patientes tabagiques. La survenue d’une nécrose de la peau peut commander la dépose de l’implant.
- Une phlébite : Dans ce cas, le risque majeur réside en une possible complication sous forme d’une embolie pulmonaire.
Risques secondaires ou tardifs :
- Une possible cicatrisation hypertrophique ou chéloïde.
- La formation d’une coque contractile : La formation d’une capsule autour de l’implant est obligatoire. Cependant, dans certains cas, elle se contracte et entraîne une sensation de durcissement de la prothèse, voire une déformation en boule. Ce risque a nettement diminué depuis quelques années, mais reste totalement imprévisible pour chaque patiente. Il est majoré si une radiothérapie doit être administrée sur la prothèse elle-même.
- Les vagues et les plis : Si la peau recouvrant la prothèse est fine, on peut déceler la déformation de l’enveloppe sous formes de vagues ou de plis. Ce phénomène se rencontre plus fréquemment en cas de prothèse au sérum physiologique.
- Un déplacement de l’implant : Au fil du temps, un déplacement de l’implant peut se produire. Afin d’éviter un tel phénomène, les spécialistes déconseillent fortement aux femmes porteuses de prothèses mammaires, une pratique soutenue de la musculation au niveau pectoral.
- Le vieillissement excessif de la prothèse : Avec le temps, l’enveloppe même de la prothèse peut s’user entraînant une fuite au niveau de l’enveloppe. Sur une prothèse en sérum, cela va entraîner un affaissement brutal du sein, généralement en quelques heures. Sur prothèse en gel de silicone, le gel peut s’écouler, mais demeurer emprisonné dans la capsule. Ce cas de figure est plus délicat à traiter car sans signe apparents au début. Le risque majeur est l’observation d’une déformation progressive de la reconstruction. La mammographie numérisée en fait le diagnostic.
Dans les deux cas, le résultat est identique est impose un remplacement de la prothèse défaillante.
Remarque : La patiente doit savoir qu’aucune prothèse ne doit être considérée comme implantée à vie, le changement intervenant en moyenne 10 à 15 ans après la pose initiale.
A Noter : La surveillance cancérologique n’est absolument pas changée par la reconstruction. Il n’existe aucun risque quantifiable de maladie auto-immune avec le gel de silicone.